Profondement Blues sur Jenzine

Un article et une interview de Fabrice Collette sur Jenzine.fr, le webzine musical français de Second Life

Le numero complet et ici


On le compare bien volontiers à Alain Bashung ou encore Serge Gainsbourg. Lui, l’entend d’une autre oreille.

Fabrice Collette est un musicien doté d’un sérieux coup de patte quant à l’écriture de ses chansons. C’est un aussi un compositeur appliqué dans plusieurs styles musicaux, tel le Jazz, la Pop, la Folk ou encore le Blues. Fabrice Collette touche à toutes ces musiques et s’en porte au mieux.
Son nouvel album, nommé “Rouge Et Blues”, est fascinant, dans le sens qu’un univers bien à lui s’installe au fil de l’écoute. Un artiste dans le vent, qui assure aussi, à sa manière, sa promotion sur le web.

Fabrice Collette ne fait pas ce travail pour simplement le faire. C’est un passionné, un homme qui y trouve du plaisir à jouer, écrire et interpréter. Il va d’ailleurs commencer tôt à apprendre et s’immiscer dans le métier de la musique.

« J’ai commencé la musique à dix ans, et aussi loin que je me souvienne, j’ai commencé à composer à cette période. », nous fait-il partager. A onze ans, il démarre la guitare, en tant qu’autodidacte. Un instrument avec lequel il va faire vibrer “Stairway To Heaven” ou encore « Satisfaction » des Rolling Stones sur ses cordes. A quinze ans, il écrit ses premières chansons et les présente déjà à un public conquit.

« Ma première chanson, je l’ai chanté dans mon village natal au cours d’une soirée associative, nous dit-il. Puis, au lycée, j’ai assuré la première partie d’un groupe local qui marchait plutôt bien. J’ai ensuite monté mon propre groupe. Je jouais avec les soirs en semaine et les week-ends. » Ce qu’il appellera plus tard une panne de stylo va avoir lieu quelques temps après. L’inspiration des mots n’étant plus son moteur premier, il se réfugie alors dans la composition uniquement. Cela va l’amener, au grès de ses rencontres, à composer pour des spectacles chorégraphiques ou il fréquentera comédiens et autres danseurs. « C’était à Montpellier, au début des années quatre-vingt, se souvient- il. J’ai composé la musique de trois spectacles dont deux dans lesquels j’apparaissais sur scène. Ce sont des très bons souvenirs pour moi, et une autre manière d’envisager la musique ». Avec sa guitare sous le bras, il explore alors tous les styles, allant même jusqu’à toucher à de la musique électronique. « C’est intéressant de travailler sur des musiques électro. En plus, il y a de très bons logiciels pour composer dans ce style. On peut travailler un peu comme un peintre en déplaçant des échantillons de séquences sur l’écran. »

Puis, Fabrice Collette va plonger quelque peu dans l’anonymat musical en devenant successivement informaticien, ingénieur, économiste, consultant et enfin cadre supérieur. « A cette époque je vivais de ma musique et puis j’ai eu envie de devenir “normal”, d’avoir un “vrai travail”. J’ai fait le “normal” pendant pas mal de temps d’ailleurs !Mais la musique est restée présente dans ma vie. J’ai joué du Jazz, j’ai aussi composé quelques musiques pour le monde du théâtre. » Une panne ne dure jamais longtemps, tant soit peu qu’on la répare. Vingtcinq ans vont lui suffire pour que les mots fassent leur retour. A quarante ans, Fabrice Collette est un homme guéri du manque des mots, et il reprend, comme à ses vingt-ans, son travail d’auteur comme si de rien n’était. Alors armé d’une expérience musicale riche en rebondissements, il s’attelle à réaliser son premier album qu’il enregistre lors de ses diverses prestations live, mais aussi en studio. “Ballades De Nulle Part” sera bien accueilli par la presse, ce qui lui assurera l’acclamation d’un des plus beaux albums solo et acoustique de l’autoproduction française de ces dernières années. Le second album qui va suivre se nomme “Rouge Et Blues”. Et là, Fabrice Collette y met le paquet. Il va s’entourer des meilleurs musiciens du genre, dont l’inimitable Patrick Verbeke avec qui il va enregistrer trois morceaux de l’album : “Comme Tu Veux”, au riff impeccable, “La Complainte Du Picon Bière” et enfin l’éponyme “Rouge Et Blues” ;
il nous raconte sa rencontre avec cette star du Blues hexagonal : « Nous avions en commun le même producteur, Didier Zilliox de chez
Adima Productions. C’est lui qui a pensé que Patrick serait un apport pour mon album et il me l’a fait rencontrer. Patrick est un type super et qui a vraiment joué le jeu de l’album. Il a vraiment bossé dessus avant les prises définitives et il est rentré très vite dans mon ambiance ». On y retrouve également le bassiste Laurent Cokelaere (ex-Magma), le batteur Manu Millot et l’organiste Danois Johaan Delgaard.

Fabrice Collette, on le comprend, est un musicien inspiré. D’ailleurs, le nom de son second album est rempli de sens. « Le titre de “Rouge Et Blues” m’est venu au cours d’une ballade du côté de Montpellier, dans un coin que l’on appelle le Colorado du Sud. C’est un paysage très beau et très rude, avec des pierres rouges et un ciel très bleu, se souvient-il. J’ai eu le sentiment, en découvrant ce paysage de pierres, d’avoir sous mes yeux une image de
l’humanité ; le rouge étant comme le sang de la vie, la couleur de la révolte aussi. Le bleu représentant davantage le bonheur de vivre. »
Fabrice Crosby va entamer également une autopromotion sur le web, qu’il va plutôt bien gérer. Début 2007, il décide de rejoindre la communauté virtuelle Second Life®. « Mon idée était de teaser “Rouge Et Blues”, mais aussi tenter tout ce qui était possible via Internet pour faire connaître un album et un artiste. Je me suis inscrit d’abord sur MySpace. Là, j’ai rencontré Juel Resistance, une musicienne Américaine qui se produit encore aujourd’hui dans Second Life®. C’est elle qui m’a familiarisé avec cette plateforme virtuelle. » Fabrice va s’y construire un petit bâtiment sur un terrain qu’il va acheter. Il va y mettre un showroom, un lounge VIP ainsi qu’un espace concert où il donnera l’opportunité à d’autres artistes de s’y produire. Siham Palmer, une autre chanteuse, française celle-ci, va en faire l’expérience. « Je fais ça pour le plaisir », nous fait part Fabrice.
Avec quarante sept concerts virtuels au compteur, réalisés dans Second Life®, notre musicien se fait connaître d’une autre manière sur le web. Et ça marche ! Au point qu’une campagne virtuelle de presse commence à se créer, qu’un clip est en tournage In-World et que le téléchargement de son album grimpe en flèche grâce à cette promotion hors-du-commun. Ses auditeurs ont même eu l’occasion de choisir eux-mêmes le prix assigné à l’album
physique.

On comprend donc aisément que Fabrice Collette est l’un de ceux qu’on ne peut classer dans un style défini. Ainsi, il s’apprête, d’ici l’année prochaine, à monter sur les planches pour y présenter, en chair et en os, son album “Rouge Et Blues”. Notre voyageur, qui affiche déjà plus de trois-cent concerts donnés en France, ne s’arrêtera plus en si bon chemin. Un homme bercé par Neil Young, Jimi Hendrix ou encore Leonard Cohen – dont il se sent le plus
proche – qui continuera certainement cette bien belle histoire démarée il y a quarante ans. Mais dans le fond, c’est aussi sa propre histoire dont il est question. Un homme profondément Blues. ■■